Introduction
Le Burkina Faso possède une diversité de ressources naturelles stratégiques, qui soutiennent son économie et influencent son organisation territoriale. L’exploitation de ces ressources est à la fois une opportunité de développement et une source de tensions environnementales, sociales et foncières. Dans un contexte de défis climatiques et sécuritaires, la gestion durable de ces ressources devient un enjeu fondamental pour l’équilibre économique et la cohésion nationale.
I- Les ressources minières
1- L’or, ressource dominante
- L’or représente plus de 70 % des recettes d’exportation du pays.
- Le Burkina Faso est devenu l’un des premiers producteurs africains, avec une vingtaine de mines industrielles et des centaines de sites artisanaux.
- Zones minières principales : Centre-Ouest (Koudougou), Est (Taparko), Nord (Inata), Boucle du Mouhoun.
2- Autres minerais
- Zinc : exploité notamment dans les zones de Perkoa.
- Manganèse : présent dans le sud-ouest, usage industriel et métallurgique.
- Cuivre et phosphate : potentiels en exploration ou à faible développement.
3- Problèmes et enjeux
- Exploitation artisanale non réglementée : expose les ouvriers aux risques sanitaires, et échappe souvent au contrôle fiscal.
- Pollution des sols et des eaux : par le mercure et le cyanure.
- Conflits fonciers et tensions communautaires : entre sociétés minières, populations locales et autorités.
- Faible niveau de transparence des recettes minières : enjeu de gouvernance.
II- Les ressources agricoles
1- Poids économique
- L’agriculture emploie environ 80 % de la population active.
- Elle est pratiquée principalement de manière traditionnelle et familiale, avec des équipements rudimentaires.
2- Cultures vivrières
- Essentielles pour la sécurité alimentaire :
- Mil, sorgho, maïs, riz
- Cultivés surtout dans les régions du Centre et du Nord
- Dépendance forte aux précipitations et aux sols fertiles.
3- Cultures de rente
- Destinées à l’exportation ou aux marchés urbains :
- Coton : 1er produit d’exportation agricole, promu par des sociétés cotonnières publiques et privées.
- Sésame, arachide, karité, parfois oignon et tomate selon les zones.
- Source essentielle de devises et d’emplois.
4- Défis structurants
- Dépendance à la pluviométrie : sécheresses récurrentes et variabilité des saisons.
- Faible mécanisation : tracteurs rares, travaux manuels prédominants.
- Accès limité aux intrants agricoles (semences améliorées, engrais, irrigation).
- Insécurité dans certaines régions, qui entrave les activités agricoles et provoque des déplacements de populations.
III- Ressources hydriques et forestières
1- Ressources en eau
- Le pays compte des cours d’eau saisonniers et plusieurs barrages stratégiques :
- Ziga : alimentation en eau potable de Ouagadougou.
- Bagré : irrigation agricole, hydroélectricité.
- Kompienga : production d’énergie et pisciculture.
- Les nappes phréatiques sont exploitées par des forages, mais leur recharge est lente.
2- Ressources forestières
Essentiellement sous forme de forêts claires et savanes arborées.
Exploitation de :
- Bois de chauffe : principale source d’énergie domestique.
- Plantes médicinales, miel, fruitiers sauvages.
3- Menaces environnementales
- Déforestation accélérée : due à l’agriculture sur brûlis, au bois-énergie, à l’urbanisation.
- Désertification : progression vers le nord, aggravée par la sécheresse et la pression démographique.
- Surexploitation des ressources : appauvrissement des sols, disparition des espèces.
IV- Économie nationale
1- Secteurs clés
- Agriculture : moteur rural et source principale de revenus.
- Mines : secteur exportateur dominant mais capitalistique.
- Commerce : marchés urbains dynamiques, importations régionales.
- Télécommunications : forte croissance du mobile et des services numériques.
2- Partenaires économiques
- Côte d’Ivoire : principal partenaire commercial et portuaire.
- France : relations historiques, investissements et coopération.
- Chine : infrastructures, commerce, prêts.
- Ghana, Togo, Mali : échanges régionaux (produits vivriers, textiles…).
3- Défis structurels
- Chômage élevé, surtout chez les jeunes diplômés.
- Économie informelle dominante : petites activités, faible fiscalisation.
- Faible industrialisation : peu de transformation locale, dépendance aux importations.
- Inégalités régionales, notamment entre zones urbaines et rurales.
Conclusion
Les ressources naturelles du Burkina Faso représentent un levier stratégique de développement, en particulier l’or, le coton et les réserves hydriques. Cependant, leur exploitation pose des problèmes de gouvernance, d’équité et de durabilité. Pour garantir un avenir prospère, le pays doit investir dans :
- La transparence fiscale et minière,
- La sécurisation foncière et agricole,
- La formation des acteurs locaux,
- Une gestion environnementale raisonnée.